L’urbex, autrement dit exploration urbaine, est une pratique qui consiste à explorer des lieux abandonnés mais pas seulement, c’est aussi l’exploration de certains lieux touristiques qui ont un passé historique ou un intérêt principalement visuel.
Depuis quand ça existe?
Nous ne savons pas précisément quand cette
activité est née mais tout d’abord on peut retourner en 1980 où des groupes de jeunes aménageaient des espaces abandonnés à Paris pour y organiser des projets artistiques. Cette pratique était appelée « Urban Experiment » ou « UX ». Chaque groupe s’occupait d’un style d’activité précis. Certains organisaient des pièces de théatre, d’autres des concerts clandestins et il y avait même un groupe qui restaurait les lieux avec leurs propres moyens sans que personne ne soit au courant. Leurs activités sont restées secrètes jusqu’en 2004 quand une personne anonyme les a dénoncés.
Vers 1990, un certain Jeff Chapman, connu sous le pseudonyme Ninjalicious, a inventé l’appellation « Urban exploration » et a commencé à utiliser internet pour faire circuler cette nouvelle passion. Jeff était canadien et a étudié les milieux de l’édition. C’est grâce à cela qu’il a créé et édité pendant de nombreuses années un fanzine[1] nommé « Infiltration » où il commence à préciser ce qu’est l’urbex d’aujourd’hui grâce à des articles.
Où peut-on faire de l'urbex?
Aujourd’hui, il existe trois grands types d’urbex :
La cataphilie :
Le terme « cataphile » est associé, à tort, aux catacombes de paris interdites mais ce n’est pas seulement ce qui intéresse les passionnés de cette pratique. La cataphilie est l’exploration de tous les souterrains construits par l’homme. Cela regroupe les mines, les carrières, les cryptes, les ouvrages souterrains, etc.
Une grande partie des explorateurs passionnés par les souterrains y voient une sorte de dimension parallèle au monde sur terre par l’absence de jour et de nuit, d’oubli de la notion du temps. D’autres cataphiles sont quant à eux simplement passionnés de minéraux, d’histoire ou aiment simplement le silence et la solitude.
Des groupes d’Urban Experiment ont effectué des travaux de consolidation illégalement dans certains souterrains de Paris et y ont aménagé une salle de cinéma, des boites de nuit, des bars, des galeries d’art et ont transformé ces lieux interdits en une ville souterraine. Malheureusement, ce n’est plus une affaire secrète aujourd’hui et ces lieux n’existent probablement plus.
La toiturophilie :
Comme son nom l’indique, cette forme d’urbex est principalement liées aux toits que ce soit ceux d’immeubles, de bâtiments historique, de cathédrales, de bâtiments industriels mais aussi de grues et de grandes cheminées.
Généralement pratiquée de nuit, certains choisissent de le faire tôt le matin quand il fait encore noir et aiment profiter du lever de soleil, avec le risque d’être aperçu lors de la descente mais ce loisir est dans tous les cas pratiqué pour l’adrénaline et la vue époustouflante.
Tandis que certains aiment cette adrénaline et cette vue époustouflante, d’autres aiment cette pratique pour admirer les détails architecturaux qu’on ne peut pas voir depuis le sol. Notamment sur les églises et les cathédrales où ils peuvent voir de plus près les ornements, les sculptures et les gargouilles. C’est aussi l’occasion de voir un monument connu de tous mais d’un autre point de vue unique.
Les friches :
Ce type d’exploration est le plus connu actuellement. C’est la visite de bâtiments où des personnes ont vécu ou travaillé et c’est la plus facile. Dans ces explorations on peut explorer beaucoup de choses comme des usines, des maisons, des fermes, des châteaux, des hôpitaux, entre autres, et même des villages abandonnés.
L’exploration de friches était autrefois pratiquée par des personnes qui s’intéressent à l’histoire de ces lieux, qui aiment l’architecture et les pratiques décoratives anciennes mais aussi par volonté de garder un souvenir du patrimoine architectural et industriel en voie de disparition.
Malheureusement, depuis quelques années beaucoup de personnes pratiquent ces explorations simplement pour voir ce qu’il y a au-delà de l’interdit, pour faire des vidéos sur Youtube ou pour prendre plaisir à vandaliser les lieux. Nous sommes bien loin de l’époque où les groupes UX s’infiltraient pour, au contraire, restaurer ces lieux. Il reste cependant quelques rares personnes qui font parfois du rangement dans les lieux.
Ces visites de lieux sont généralement illégales tout comme la toiturophilie et la cataphilie mais il est plus facile d’obtenir des autorisations pour explorer des friches dans la légalité. Certains propriétaires sont au courant de cette pratique qui devient de plus en plus connue et en profitent pour donner leur autorisation parfois contre de l’argent, parfois gratuitement car ils préfèrent simplement rencontrer ces explorateurs plutôt que d’apprendre que des personnes entrent par effraction dans leur propriété.
Quel est le but?
Il y a des personnes qui aiment explorer tous les types d’urbex, certains seulement deux, d'autres un seul. Il faut dire aussi que la toitutophilie et la cataphilie ne sont pas pour tout le monde notamment à cause de la peur du vide ou de la claustrophobie.
Dans tous les cas, il existe des explorateurs qui sont équipés de leur matériel photographique pour prendre des clichés et d’autres qui explorent sans prendre de photos. Dans la catégorie d’explorateurs qui ont du matériel photographique, il y en a certains qui publient leurs photos sur leur site, leur page facebook, leur blog ou instagram, et d’autres préfèrent filmer et mettre leurs vidéos sur youtube. Certains « enquêteurs paranormal » pratiquent aussi une forme d’urbex. Seulement, ils restent souvent beaucoup plus longtemps dans les lieux avec un autre type de matériel pour percevoir, entendre ou communiquer avec des éventuels esprits.
[1] Fanzine : Petite revue indépendante de faible diffusion créée par des amateurs pour d’autres amateurs sur des sujets divers.
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